UNE CONTRIBUTION paratre dans le n3 de Trait d'Union                                

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DEPASSER les DIVISIONS

pour ALLER VERS

l'ALTERNATIVE

 

    Les classes dirigeantes ont besoin, chaque fois que possible, du consentement ou de la rsignation des domin-e-s, et, chaque fois que ncessaire,  d'user de la coercition contre elles/eux.  LՎclatement du monde du travail, les discriminations, les contradictions qui traversent les couches populaires, sont galement des conditions majeures de la prennisation du systme.

 

    La convergence des luttes et propositions pour une alternative ne pourra s'oprer en considrant que les diffrences sont des obstacles surmonter, mais en les assumant pour avancer ensemble contre l'adversaire commun.

    C'est le cas dans le monde du travail, avec l'enjeu de revendications unifiantes et prenant en compte la ncessit absolue de la lutte contre le chmage, la prcarit et les temps partiels subis, notamment par les femmes. C'est pourquoi le droit l'emploi pour toutes et tous et la rduction du temps de travail sont des objectifs majeurs, au mme titre qu'une rpartition plus galitaire des richesses, la mise hors marchandisation de la sant ou de lՎducation, et la scurisation des parcours professionnels.

    C'est le cas dans les villes et quartiers populaires, o l'auto-organisation des habitant-e-s doit tre soutenue, non comme le "centre" d'une alliance autour des plus exploit-e-s et discrimin-e-s, mais comme lment ncessaire d'un bloc commun construire pour l'alternative.

 

    Le caractre multidimensionnel des dominations et exploitations alimente, en retour, des contestations multiformes, des luttes et des rsistances sur des terrains trs divers.

    L'enjeu est que s'articulent contestation radicale et antisystmique et propositions alternatives. Pratiques et projet doivent partir de cet enjeu, et la mise en avant de la dimension rouge, verte et mancipatrice renvoie au projet, la nature du bloc social et politique, la pluralit des prises de conscience et des combats pour l'galit des droits de toutes et tous, sur le terrain social ou sur celui de l'cologie...

 

    Nous voyons, Notre-Dame-des-Landes ou chez Fralib, mais aussi, une chelle large en Grce, que, pour s'inscrire dans la dure,  les rsistances sont indissociables de ce que nous appelons pratiques alternatives et expriences autogestionnaires. Celles-ci esquissent ce que sera la socit alternative, sur les terrains de la production, de la consommation, de la culture, de la vie locale. Par exemple en dmontrant qu'on n'a besoin ni d'une hirarchie, ni d'un patron ou d'un chef, qu'on peut remplacer par un travail d'quipe et en rseau, par des assembles et des conseils, ou que la transition nergtique et cologique est possible.

    En ractualisant dans la pratique le concept d'hgmonie gramscienne, on contribue dlgitimer le capitalisme et l'ordre existant, on prpare dans les mobilisations citoyennes et les mouvements sociaux d'aujourd'hui les ruptures ncessaires.

    Construire les solidarits pour ne laisser isole aucune lutte et exprimentation est un enjeu majeur, au mme titre qu'est dcisive l'articulation entre les temps forts de mobilisation sociale et politique et la dconstruction du systme par des dmarches alternatives.

    Faute d'une telle articulation, les "temps forts" risquent de n'tre que rituels, et l'exprimentation alternative, cantonne aux interstices du systme, rduite au tmoignage.3

 

    Ni conscutives au grand soir ou  une rvolution par les urnes , la dmarche autogestionnaire et l'unit des domin-e-s et exploit-e-s prcdent et prparent les ruptures partielles ncessaires d'un processus conduisant la rupture avec le capitalisme, processus que nous appelons   rvolution longue .


Jean-Jacques Boislaroussie et Bruno Della Sudda (Les Alternatifs)

 

Article paratre dans le n3 de Trait d'Union, bulletin de dbat du groupe des 6 (Alternatifs, C & A, GA, GU, FASE, PCOF (le numro 2 est visible sur www.alternatifs.org)


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