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Les Alternatifs
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B.P. 2016
06101 NICE cedex 2 |
Nous publions ici un très bon compte-rendu publié le lundi 1er septembre 2008 par A.E.Kader AIT MOHAMED <http://cncu.fr/spip.php?auteur5217>, Alain TOULERON <http://cncu.fr/spip.php?auteur5216>, MERMÉ Henri <http://cncu.fr/spip.php?auteur179> Ce texte reflète tout à fait ce que nous avons été nombreuses et nombreux des Alpes-Maritimes et de la Région à partager cet été. et pour compléter, télécharger la gazette |
L’Université d’été des Alternatifs à Sainte-Croix : Un très bon cruEn écoutant le bilan à chaud tiré en petits groupes le dimanche 24 août, on percevait tout de suite la satisfaction générale des participant-e-s à cette Université d’été centrée sur le féminisme. Pour un certain nombre, elle aura été la plus réussie à ce jour de nos Universités d’été. En tout cas, elle aura été sans conteste un succès à plus d’un titre :- succès numérique d’abord à l’échelle d’une petite organisation : plus de 200 personnes y ont participé, pour la plupart assidûment puisque pour les 3 journées centrales 160 personnes étaient en général présentes sur les lieux dans le même temps. - succès aussi par la diversité des participant-es (pour une fois une majorité féminine, d’assez nombreux non-adhérents également) succès pour la qualité de l’accueil, pour celle de la logistique (locaux, etc), pour l’ambiance générale permettant à la fois le sérieux du travail et la convivialité, avec une écoute réciproque soulignée par beaucoup. - succès sur la forme avec un équilibre apprécié entre ateliers, séances plénières, table-rondes. - succès sur le fond, puisque huit demi-journées de travail centrées sur un même thème ont permis de creuser celui-ci, alors qu’une certaine frustration d’en rester aux généralités avait pu affecter certaines des Universités d’été précédentes du fait de la multiplication des sujets abordés. Ce succès est à vrai dire lié au travail de préparation très important qui a été celui de l’équipe qui en avait pris la charge sur le fond comme sur la forme, de façon totalement décentralisée puisqu’il s’agissait de la Fédération Drôme-Ardèche qui accueillait, et de celle des Alpes-Maritimes qui a largement contribué. Un travail de près de deux ans qui a permis d’apporter beaucoup de matière sur une thématique qui restait faiblement prise en charge chez Les Alternatifs, et qui a permis de trouver aussi des formes de travail adaptées. *QUAND LA FORME REJOINT LE FOND*Tout au long de l’Université d’été ont pu être expérimentées des techniques d’animation et de prises de parole favorisant l’expression de tous et toutes : - par la limitation du temps de parole, la généralisation de la prise de parole dite de la « fermeture Eclair » (une femme, un homme), l’inscription prioritaire de celles et ceux qui ne sont pas encore intervenus avant les autres. - par la volonté explicite de ne pas recourir à des interventions de « têtes d’affiche » mais plutôt de chercheurs et chercheuses moins connus, de militant-e-s, d’acteurs et actrices du mouvement social et des associations. - par la volonté de ne pas séparer le « politique » (les débats, etc) du quotidien de la vie collective : la plupart des tâches matérielles (service à table, nettoyage des toilettes, tenue du bar …) ont été prises en charge par les volontaires s’inscrivant à l’avance, et cela a très bien fonctionné dans la bonne humeur. Même si la solution miracle n’est toujours pas trouvée, un grand pas a été fait aussi dans le retour du travail des ateliers, en remplaçant les fastidieux et inefficaces comptes-rendus en plénière par des publications d’articles dans la gazette paraissant chaque jour à midi. Une gazette qui a été très appréciée. Cette technique ajoutée à la désignation à l’avance de deux animateurs-trices par atelier en plus des intervenants a permis aussi de tenir la gestion du temps plus correctement. Sur le fond, ce court article n’a pas pour but de résumer (si cela était possible !) le bilan de huit demi-journées de débats. On peut en restant très succint dire qu’après le film « Debout, une histoire du Mouvement de libération des femmes » qui a permis de donner un ancrage historique dès le mercredi soir, la journée du jeudi a pu d’emblée questionner l’actualité du féminisme, autour notamment de la nécessité de sortir les violences conjugales de la seule « sphère privée » et du projet de loi-cadre contre les violences faites aux femmes élaboré notamment par le Collectif National des Droits des Femmes, autour aussi de l’actualité des luttes sur l’IVG et l’avortement, ainsi que sur la prostitution, permettant de creuser davantage le débat réglementarisme / abolitionnisme pour enfin arriver à une position claire des Alternatifs à ce sujet. Le vendredi a été une journée particulièrement dense autour du thème « construction de l’identité, sexe et genre » : un thème cadré en plénière par une présentation des différentes acceptions possibles du genre (« sexe culturel ou social », produit d’une domination culturelle, produit de rapports sociaux ?). Pas moins de 7 ateliers ont creusé des thèmes liés à la représentation de genre dans l’éducation des jeunes enfants, dans la culture ou les medias … et dans toutes les sphères de la vie sociale, et qui fige le rôle dévolu aux uns et aux autres. Une représentation battue en brèche par les transidentités, thème abordé dans un des ateliers. La poursuite des pratiques pour obtenir une réelle mixité dans les institutions, dans le travail, complétait cette journée, ainsi qu’un atelier abordant la question des freins liés à la religion et la façon de les aborder. La journée du samedi ouvrait logiquement sur les perspectives et l’actualité des pratiques : avec notamment la lutte des femmes sans-papiers, des expériences internationales liant luttes des femmes et autogestion, l’obtention d’une réelle égalité des droits en matière d’homoparentalité … ainsi que la mise en place ou la progression de pratiques féministes au sein même des Alternatifs (et des lieux militants en général). Enfin, même si le thème du féminisme a structuré l’ensemble de l’Université d’été, celle-ci a été l’occasion d’aborder également d’autres thèmes spécifiques, comme la politisation des jeunes, ou comme la défense de l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire, lors d’un débat public à Die le 21 août, animé par la commission « agriculture et alimentation » et des invité-e-s (de la Confédération Paysanne notamment). Un débat avec nos plus proches partenaires politiques a été organisé le23 août sur les moyens de progresser ensemble sur le projet alternatif et dans le même temps sur les formes possibles d’organisation commune des forces portant ce projet. Il a réuni notamment Armelle Chevassus, pour les Collectifs Unitaires (CNCU), Gilles Alfonsi pour les Communistes Unitaires, et Magali Braconnot pour Les Alternatifs (François Simon de l’Alternative en Midi-Pyrénées ayant été trop retardé pour s’exprimer à ce moment). Au-delà de la nécessaire construction d’un front large de la gauche de transformation sociale (dessiné entre autres au travers de l’appel de Politis), les intervenants partagent la volonté de structurer davantage l’espace de la gauche alternative autour de l’élaboration d’un projet autogestionnaire, féministe et écologiste. Et puis, une Université d’été, ce ne sont pas que des moments « studieux ». Nos amis de Drôme-Ardèche nous ont donc préparé des moments festifs très réussis, en particulier les soirées du 22 et 23 août avec le groupe « Good Luxe » et le chanteur Alain Tremblay. Le Théâtre forum du Vaucluse a pu aussi permettre de réfléchir autrement. Pour conclure, la commission « féminisme » qui s’est étoffée à l’occasion de cette Université d’été a fait part de sa volonté de proposer une motion à la prochaine Coordination nationale pour généraliser les modes d’animation de réunion et de prises de parole expérimentés à Ste Croix … Un pas aura bien été franchi … Alain TOULERON Publié le lundi 1er septembre 2008 par A.E.Kader AIT MOHAMED <http://cncu.fr/spip.php?auteur5217>, Alain TOULERON <http://cncu.fr/spip.php?auteur5216>, MERMÉ Henri <http://cncu.fr/spip.php?auteur179> |
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